
Evgeny Yudin
Auteur
Qualification: International Health Access Consultant
Poste: Founder of Pillintrip.com
Entreprise: Pillintrip.com – International Health and Travel

Remarque importante
Cet article vise à partager des informations utiles avec les voyageurs. Il ne remplace en aucun cas l’avis médical professionnel. Si vous êtes inquiet concernant la tuberculose ou votre santé lors d’un voyage, consultez impérativement un professionnel de santé qualifié.
Introduction
Imaginez : vous partez enfin pour ce voyage tant attendu, valise à la main, prêt à explorer. Mais au milieu de toute cette excitation, il y a un risque auquel on ne pense généralement pas : la tuberculose (TB). Beaucoup s’imaginent que cette maladie appartient au passé, mais elle est encore bien présente aujourd’hui. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 10 millions de personnes sont touchées chaque année. Pour toute personne voyageant ou déménageant à l’étranger, c’est plus qu’une statistique : cela peut devenir une réalité, dans un salon d’aéroport bondé, une chambre d’auberge partagée ou un bus surchargé. Dans ce guide, je vous explique ce que la tuberculose signifie vraiment pour les voyageurs, comment en repérer les signes et comment s’en protéger.
Pourquoi la tuberculose concerne-t-elle les voyageurs ?
La TB se transmet par voie aérienne lorsqu’une personne atteinte de maladie active tousse ou éternue. Ce n’est pas comme un simple rhume : cette infection progresse lentement et nécessite souvent plusieurs mois de traitement. À l’étranger, la difficulté n’est pas seulement la maladie en elle-même, mais aussi l’accès à un système de santé parfois méconnu.
Même un court séjour dans une zone à risque peut augmenter votre exposition, surtout dans des espaces partagés et mal ventilés. Un utilisateur Reddit a raconté que, malgré sa jeunesse et sa bonne santé, il a contracté la TB lors d’un semestre à l’étranger. Son expérience rappelle que cette maladie ne fait pas de favoritisme : elle peut toucher n’importe qui.
Où les risques sont-ils les plus élevés ?

Points chauds dans le monde
Selon les CDC, le taux de TB est plus élevé dans certaines régions que dans d’autres. Voici un aperçu :
|
Région / Pays |
Cas estimés pour 100 000 personnes |
|
Asie du Sud |
210–300 |
|
Afrique subsaharienne |
400+ |
|
Asie du Sud-Est |
300–500 |
|
Europe de l’Est |
40–60 |
|
Europe de l’Ouest / Amérique du Nord |
<5 |
Source : CDC, Recommandations OMS 2025
Facteurs de risque au quotidien chez les touristes
Ce n’est pas seulement la destination qui compte, c’est aussi la façon de voyager. Dormir dans des auberges bondées, prendre des bus mal ventilés ou effectuer du bénévolat auprès de communautés locales sont des situations qui augmentent le risque.
Sur Reddit, un voyageur a témoigné que son séjour bénévole a nécessité des examens médicaux prolongés après une exposition à la TB dans une clinique rurale.
Symptômes à surveiller pour les voyageurs
La TB peut passer inaperçue car ses premiers symptômes ressemblent à quelque chose de banal : le décalage horaire, un rhume ou une fatigue post-voyage.

Soyez attentif à ces symptômes courants de la tuberculose active :
- Une toux qui persiste plus de 3 semaines
- Une fièvre persistante
- Des sueurs nocturnes abondantes
- Une perte de poids inexpliquée
- Une fatigue constante
Voici un tableau comparatif :
|
Symptôme |
TB active |
TB latente |
|
Toux prolongée |
✔ |
✖ |
|
Sueurs nocturnes |
✔ |
✖ |
|
Fièvre |
✔ |
✖ |
|
Aucun symptôme |
✖ |
✔ |
La TB latente signifie que les bactéries sont présentes dans l’organisme sans rendre malade, ni infecter d’autres personnes. En revanche, la TB active est contagieuse et nécessite des soins immédiats.
La tuberculose peut passer inaperçue car ses premiers symptômes ressemblent à des troubles courants – décalage horaire, rhume ou fatigue liée au voyage. Comprendre la différence entre la TB latente (quand les bactéries sont présentes sans rendre malade) et la TB active (quand on est contagieux et symptomatique) est essentiel. Cette courte vidéo des CDC explique clairement le mécanisme de l’infection et pourquoi les symptômes apparaissent, pour savoir ce qu’il faut surveiller.
Comment la tuberculose est-elle diagnostiquée ?
Si vous suspectez une TB pendant votre voyage, voici les méthodes généralement utilisées par les médecins :
- Test cutané tuberculinique (TST) : une petite injection, examinée quelques jours après.
- Analyse de sang (IGRA) : plus précise, mais pas toujours disponible partout.
- Radiographie pulmonaire : souvent utilisée pour confirmer une TB active.
Pour les voyageurs, le véritable défi reste l’accès. Dans les pays riches, il est facile d’organiser les tests. Dans les pays à faibles ressources, il faudra parfois se déplacer dans une grande ville ou une clinique spécialisée.
Un utilisateur Reddit expliquait que sa TB latente n’a été découverte qu’après plusieurs mois à cause de symptômes vagues et du manque de facilité d’accès aux tests. Pour les voyageurs, la leçon est claire : si vous avez séjourné dans une zone à risque, ne tardez pas – faites-vous dépister.
Prévenir la TB lors des voyages

Gestes pratiques
Il n’existe pas de solution miracle contre la TB, mais quelques réflexes simples peuvent réduire le risque :
- Évitez de passer trop de temps dans des espaces bondés et mal ventilés.
- Portez un masque lors des longs trajets en bus ou dans les lieux intérieurs fréquentés.
- Aérez aussitôt que possible.
- Prévoyez un test TB si vous restez à l’étranger plus de six mois.
Vaccination (BCG)
Le vaccin BCG est largement administré aux enfants dans de nombreux pays. Chez les adultes, il est moins courant, mais dans certains cas – pour un séjour prolongé dans une région à haut risque – le médecin peut l’envisager. Considérez-le comme une crème solaire pour vos poumons : on ne sent pas tout de suite la protection, mais elle agit le moment venu.
Source : Recommandations OMS 2025
Que faire si vous contractez la TB à l’étranger ?
Accès aux soins
Dans les pays à haut revenu, le dépistage et le traitement de la tuberculose sont généralement proposés dans les principaux hôpitaux. Dans les régions à faible revenu, cela peut demander plus d’efforts, mais la plupart des pays disposent de programmes nationaux de lutte contre la TB, soutenus par l’OMS.
Médicaments et voyages
Le traitement est long – il dure généralement six mois ou plus. Les médicaments standard incluent isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol, à prendre chaque jour. Oublier des doses favorise l’apparition de formes résistantes, bien plus compliquées à traiter.
Des témoignages de voyageurs l’illustrent bien :
« Dix jours après le diagnostic officiel, j’ai dû me déplacer pour un mariage dans une ville à quelques heures de distance, alors j’ai demandé au médecin le jour même si je pouvais voyager et il m’a donné son accord. Mes symptômes s’étaient bien atténués après dix jours de traitement, mais je faisais attention à les prendre scrupuleusement à l’heure et j’avais emporté un inhalateur à vapeur par précaution. Et aussi beaucoup de serviettes. Bonne chance. » — Source originale Reddit
« Je prévoyais d’aller à Hong Kong lors de mes cinq mois de traitement – je comptais emporter tous les médicaments (25 comprimés pour 5 jours de voyage). Mon médecin m’a dit que si la culture des expectorations était claire, il me donnerait son feu vert après deux semaines, mais que je devais terminer l’intégralité du traitement. » — Source originale Reddit
Pour les expatriés, il est conseillé de s’enregistrer auprès des services de santé locaux afin d’assurer l’approvisionnement en médicaments.
Risques d’une TB latente ou non traitée chez les expatriés
La TB latente reste souvent ignorée car elle n’a pas de symptômes évidents. Chez les expatriés, cela peut devenir problématique plus tard :
- Un bilan médical pour un visa ou un permis de travail peut la révéler.
- Elle peut évoluer vers une forme active des années plus tard si le système immunitaire s’affaiblit.
Un récit Reddit mentionne ainsi des soucis intervenus des années après un déménagement à l’étranger suite à une TB latente non traitée. Moralité : même une TB « silencieuse » mérite attention.
Après le retour au pays (post-voyage)

On oublie vite la TB après un retour à la maison, mais il est important de se faire dépister si l’on a passé plus de trois mois dans une région à risque.
Checklist pour les voyageurs de retour :
- Prévoyez un test TB si vous êtes resté longtemps dans une zone à risque.
- Mentionnez toute toux persistante ou une fatigue inhabituelle.
- Demandez un dépistage de la TB latente même si vous vous sentez bien.
Certaines régions exigent un dépistage TB pour les visas longue durée. Aux États-Unis, les CDC recommandent le test à toute personne revenant d’un séjour prolongé à l’étranger.
Conseils pratiques pour les voyageurs
- Renseignez-vous sur le risque TB de votre destination.
- Ne négligez jamais une toux qui dure depuis des semaines.
- La TB se soigne, à condition d’être diagnostiquée tôt.
- Un long séjour ou un retour d’une zone à risque : faites-vous tester.
Conclusion
La tuberculose semble être une maladie d’un autre temps, mais elle reste un défi mondial à ne pas négliger par les voyageurs. La bonne nouvelle : elle est généralement évitable et traitable. Pour la plupart des touristes, le risque est faible, mais s’informer change tout. Repérez les symptômes, comprenez les risques et anticipez : vous pourrez alors profiter pleinement de votre voyage.
Voyagez en toute sérénité, consultez des sources sûres comme les Recommandations OMS 2025, les CDC ou NHS Fit for Travel, et ne laissez pas la TB gâcher votre aventure.
FAQ : Tuberculose et voyage
1. Puis-je contracter la TB lors d’un court séjour ou s’agit-il surtout d’un risque lors de longs séjours ?
Pour la plupart des voyageurs de courte durée, le risque d’attraper la TB est très faible. Les bactéries se transmettent surtout après un contact étroit et prolongé avec une personne atteinte de tuberculose active. Cependant, dans une région à risque, du temps passé dans des espaces clos – comme des bus de nuit, des auberges ou des dispensaires – peut suffire pour être exposé, même lors d’un court séjour. Pour des séjours longs (plus de trois mois), le risque est plus élevé et un dépistage au retour est recommandé.
2. Comment savoir si ma toux est juste un rhume ou une TB ?
Les signes de la tuberculose ressemblent à d’autres maladies courantes. Une toux qui dure plus de trois semaines doit alerter, surtout si elle s’accompagne de sueurs nocturnes, de fièvre ou de perte de poids inexpliquée. La différence : un rhume finit par passer, mais la TB ne disparaît pas sans traitement. Si vous voyagez à l’étranger et qu’une toux persiste, faites-vous examiner même si cela complique le séjour.
3. Que se passe-t-il si l’on me diagnostique la TB lors d’un voyage ?
Dans un pays à revenu élevé, des programmes structurés de lutte contre la TB et les médicaments sont accessibles. Dans un pays à faibles ressources, le traitement est aussi proposé via des programmes nationaux, soutenus par les Recommandations OMS 2025. En général, la prise de médicaments comme l’isoniazide, la rifampicine, le pyrazinamide et l’éthambutol dure six mois ou plus. Oublier les doses favorise la résistance bactérienne, il faut donc suivre scrupuleusement le traitement même en déplacement.
4. Dois-je me faire vacciner (BCG) avant de voyager à l’étranger ?
Le vaccin BCG est généralement administré aux enfants, mais rarement aux adultes. Pour les voyageurs de courte durée, ce n’est pas conseillé. En cas de séjour prolongé dans un pays à haut risque, parlez-en à votre médecin : la vaccination peut être recommandée. Mais la principale prévention, c’est d’adopter de bonnes habitudes et de surveiller les symptômes.
5. Que faire à mon retour si j’ai séjourné dans une zone à risque ?
Si vous avez vécu, étudié ou travaillé dans un pays à risque plus de trois mois, un dépistage de la TB à votre retour est conseillé. Parlez à votre médecin de toute toux persistante, fatigue ou sueurs nocturnes. Même sans symptôme, faites-vous tester pour la TB latente qui peut devenir active bien des années après. Le dépistage vous donne, ainsi qu’à votre entourage, une vraie sérénité.
